vendredi, octobre 10, 2003

Newsletter 1 : Lyon-Kenitra

Départ si attendu et si dur à la fois, pourtant on ne réalise pas encore l’envergure du
voyage, sa durée, son style un peu particulier. Départ sous le regard anxieux des parents, curieux
des badauds et cinématographique de france3.
Là, les km défilent : d’abord des paysages connus (la vallée du Rhône), puis des contrées
plus méconnues : les Pyrénées et l’Espagne.
Nous nous attendions à des passages de douanes délicats en Afrique mais les autorités se
sont montrées soupçonneuses face à notre Passat bariolée dès l’Espagne. Les douaniers ont ainsi
fouillés la voiture en présence du chauffeur Nico, pendant qu’un autre douanier armé surveillait
Guen et moi-même contre la rambarde de sécurité. Ces chers douaniers espagnols ont également
gardé un papier de la voiture assez important ce qui laisse présager de nombreuses histoires pour
la suite : merci encore !!
L’Espagne nous dévoile alors d’immenses paysages désertiques où ne poussent que
quelques éoliennes ! Nous n’avons pas besoin d’aller jusqu’en Afrique pour trouver un décor sec
ponctué de cactus, l’Espagne nous l’offre à notre porte !
Nous voulions nous arrêter dans la ville de Grenade réputée si belle mais l’entrée dans de
grande ville nous effraie et nous fait perdre notre rythme.
Nous traçons donc vers la frontière.
Courte nuit à la belle étoile dans l’optique d’admirer un lieu magique au réveil. Résultat :
réveil de nuit et donc même spectacle qu’au coucher !
Dommage, la prochaine fois, on fera une grasse mat’ !
Les km redéfilent une nouvelle fois mais ne nous gênent pas : nous sommes partis dans
une optique de grand voyage : les heures de voiture passent ainsi, nous ne réfléchissons plus en
heures, mais en kilomètres, les cassettes aidant à se divertir.
Vendredi, 10h du mat’, enfin Algéciras : départ du bateau pour Ceuta, enclave espagnole
au Maroc. Là, les premiers profiteurs ont repéré nos têtes candides, prêtes à déverser leurs euros.
Les agences de traversée se font concurrence mais nous choisissons la première qui vient.
Embarquement et traversé plus que rapides et enfin le sol africain.
Et là, nos têtes naïves attirent encore plus le Marocain averti : notre passage coûte cher,
très cher : 30 euros !! Nous nous promettons de plus nous y faire prendre mais nous savons très
bien que, dès demain, cela recommencera.
Une fois la frontière passée, les hallucinations commencent : immenses terrains vagues où
s’agglutinent les taxis marocains, chèvres au beau milieu de la route, marocain sur son âne entre
un énorme camion Mercedes et une vieille Peugeot où 8 marocains s’entassent. Quelques bergers
gardent des vaches dans des prés où l’herbe ne pousse plus, les femmes vont chercher de l’eau au
fond de grands puits. Nous hésitons à nous arrêter pour essayer notre pompe !!
Après plusieurs heures de voiture, nous voilà à Kenitra : première étape de notre parcours
avec le centre juk-spel. Dans la ville, ambiance très particulière : la vie se déroule entièrement
dehors. Nous nous sentons pourtant plus chez nous qu’en Espagne : étrange…non !?
Nous visitons donc le centre où est accueillis une centaine d’élèves. Le domaine de
prédilection de ce centre est l’électricité, mais les moyens manquent. Nous notons
scrupuleusement tous les besoins en vue d’une aide éventuelle. Les 6 coopérants français nous
invitent chez eux pour un premier dîner typiquement marocain : tajine mangé avec les doigts, thé
à la menthe… Nous découvrons aussi la vie marocaine vue par des français vivant là-bas depuis
plus d’1 an : c’est très enrichissant mais la journée commence à être longue, les 2 heures de
décalage se font sentir. Une première bonne nuit de sommeil sur le sol africain nous attend !
Fab