jeudi, octobre 30, 2003

Newsletter 2 : Kénitra, Casablanca, Marrakech

Après avoir profité de l’hospitalité de nos coopérants français à Kénitra, nous faisons
route vers Casablanca où Amélie la cousine de Fabrice et Paul son mari nous attendent. Notre
première vue de Casablanca nous laisse une impression mitigée, avec sa saleté et ses bidons
villes… mais pour ce qui est de la saleté il semble qu’elle soit le lot de toutes les villes
marocaines, et les bidons villes alternent avec les quartiers plus riches où de somptueux palais
sont à la démesure de leurs fortunés propriétaires. Paul et Amélie nous font visiter la ville, qui
outre sa grande mosquée Hassan 2 ne présente pas un grand intérêt pour les badauds que nous
sommes ; nous nous émerveillons cependant de tout, car le spectacle est ici dans la rue ! Nous
découvrons aussi un peu plus les marocains, qui sont des gens très accueillants : alors que je
demandais mon chemin à un passant, j’ai fini chez lui à manger le couscous et boire le thé à la
menthe, et son fils nous servira de guide pour l’après midi !! Ceci dit le coran est ici à la base de
cet accueil, car il est en effet demandé aux musulmans d’offrir au moins un verre de thé à
l’étranger.
Nous profitons aussi de cette halte à Casablanca pour accomplir les quelques formalités
administratives (visas pour la Mauritanie, les passeports sont déposés le matin à 9h. et
récupérés… à 12h !!) et mécaniques : notre vaillante passat nécessite une petite remise en forme
pour le désert. Au programme, nous faisons poser une plaque de protection sous le moteur, et
surélevons l’arrière qui avec notre chargement touchait régulièrement le sol ! Sans être une
voiture de rallye Célestine est ainsi mieux armée pour le Sahara. Nous passons donc trois jours
très sympathiques, à profiter des bons côtés de la vie d’expatriés, à écumer les souks à la
recherche de plaques de désensablement que nous ne trouverons pas (peut-être la seule chose que
les marocains n’aient pas en stock) et à nous baigner sur de magnifiques plages, hélas sales…
Merci encore à vous Paul et Amélie pour votre hospitalité !
Nous reprenons ensuite la route pour une destination encore plus touristique: Marrakech !
La ville rouge, qui a donné son nom au Maroc, est une cité médiévale qui compte plus de 700 000
habitants et qui reste la capitale touristique. Nous nous en rendons d’ailleurs rapidement compte
tant le nombre de touristes par rapport à Casablanca a augmenté ! Nous sommes accueillis par
Jean Bernard « Alamoto », oncle de Nicolas, ainsi nommé et connus de tous grâce à sa moto,
dans son magnifique riad situé en plein cœur de la médina. Il suffit de grimper sur le toit pour
avoir une magnifique vue de la ville, et de la koutoubia ce superbe minaret de 70m. de haut. Nous
nous perdons dans les souks, flânons sur la place Jemaa el fna (célèbre pour ses vendeurs de jus
d’orange et ses charmeurs de serpents), apprécions le nourriture marocaine, nous prêtons
volontiers au sport national ici : le marchandage ! Pratique qui nous réussit plus ou moins :
Fabrice fera baisser le prix de sa djellaba de moitié et Nicolas… du quart !! Belle performance
certes, mais obtenue après deux jours de négoce et des stratagèmes assez peu orthodoxes : en
effet, Nicolas a réussi à trouver le seul motif de djellaba introuvable dans un souk : avec des
rayures horizontales ! Bel argument pour faire baisser les prix… Nous visitons aussi le quartier
des tanneurs ; le trouver est assez simple, il suffit de se laisser aborder par un guide, qui vous
devance de quelques mètres pour ne pas se faire pincer par les policiers, qui vous mène droit dans
les tanneries. Là, nous changeons de guide, et d’odeur ! Pour la supporter, on nous donne des
feuilles de menthe à respirer. Nous visitons d’abord les tanneries berbères qui traitent les peaux
épaisses, de chameau par exemple ; mais ici pas de photo ! Les peaux sont plongés dans 4 bacs
pendant 1 mois : un bac de chaux pour enlever les poils, un bac de fiente de pigeon (d’où
l’odeur…) pour assouplir la peau, un bac de son de blé pour enlever l’odeur et un bac d’écorces
de chêne à liège pour redonner la couleur naturelle du cuir. Ensuite les peaux sont teintes : pétales
de coquelicots pour le rouge, de roses por le rose, du éné pour l’orange, de l’indigo pour le
bleu… Puis nous visitons les tanneries arabes, dans lesquelles nous pouvons prendre des photos,
et qui traitent les peaux plus fines commes celles des chèvres. Enfin la visite s’achève dans le
magasin d’usine en quelque sorte, où on nous installe confortablement avec un thé à la menthe et
où on nous présente des… poufs ! Aujourd’hui nous avions une tête à acheter des poufs il faut
croire… Le plus dur est alors de s’extirper de ce guêpier en prétextant que nous sommes
étudiants et donc fauchés comme les blés pour partir en ne payant notre visite que 20 dirhams
(soit 2 euros).
Nous profitons donc largement de cette halte de trois jours à Marrakech, qui nous aura
dévoilé ses deux visages : l’un riche et somptueux, pour les touristes et l’autre pauvre où les
petits artisans (des enfants même !) s’affairent à produire des babouches ou des sacs pour
alimenter les souks… Merci Jean Bernard pour ton chaleureux accueil, et n’hésitez pas à aller
dans son Riad, magnifiquement aménagé ! L’adresse : www.riadchorfa.com . Nous devons
cependant repartir déjà pour Essaouira, petite ville portuaire bien connue des surfeurs !
Guénaël