dimanche, février 29, 2004

Newsletter 9 : Les Philippines…

Nous tenons à vous préciser que vous pouvez retrouver nos newsletters sur
notre site www.enquetedumonde.fr.st et surtout que ENFIN, nous avons pu mettre
nos PHOTOS en lignes donc n’hésitez pas à aller vous balader autour du monde…
Le continent africain nous ayant très fortement marqué durant ces 5 derniers
mois, nous ne savons pas comment va agir la mystérieuse culture asiatique.
Comme pour renforcer la transition surréaliste de notre périple, nous passons
24 heures dans le Paris glacial de fin Février, le temps de déposer nos
masques africains, de redécouvrir de bons mets français et de croiser quelques
amis… Et direction …les Philippines…
Cet archipel est constitué de plus de 7000 îles, donc en 2 semaines, nous ne
nous donnons pas énormément de chance d’en faire ne serait-ce que le 1000-ième
mais nous comptons bien découvrir quelques beaux sites ! Mais pourquoi avoir
choisi ce pays qui ne semble pas manquer d’eau ? Tout simplement car nous
avons eu le contact d’une importante association en faveur des enfants des
rues de Manille : Virlanie. Dominique Lemay, son fondateur avec de nombreux
Philippins, nous y a invité très cordialement quand il a su notre souhait de
partager avec eux cette formidable expérience !
Nous arrivons par surprise au siège de l’association car les responsables sur
place n’avaient eu vent de notre venue, d’autant plus que la plupart des
bénévoles viennent pour des durées d’au moins 3 mois ! Donc quelle mission
allaient-ils confier à 3 néophytes en matière d’éducation de l’enfant pour 2
semaines ?? Heureusement, le travail ne manque pas à Virlanie et nous voilà
avec un contrat : 1 semaine de travail pour eux et la 2° sera mis à profit
pour les merveilles des Philippines.
Pour bien comprendre notre bouleau, je dirai 2 mots sur l’association :
Virlanie est créée en 1992 sous la volonté de M. Lemay et de plusieurs
Philippins souhaitant apporter une aide concrète aux enfants des rues de
Manille. Ils se donnent alors pour mission l’accueil de ceux « dont personne
ne veut ». Actuellement, plus de 300 enfants vivent dans 12 structures
recréant un cadre familial, gérées par un homme et une femme Philippins.
L’association apporte également un soutien direct à plus de 1000 enfants dans
la rue, dans des centres de détention, au sein des familles pauvres des
bidonvilles… Virlanie compte actuellement 90 salariés Philippins et près de 30
volontaires bénévoles étrangers.
Nous voici ainsi plongés au cœur d’un quartier pauvre de Manille, où les
bidonvilles se présentent à nous sur fond de buildings ultramodernes. De 6h du
matin à 23h, les rues sont pleines de femmes lavant le linge, cuisinant, les
hommes sans travail sont assis à discuter et à boire et les enfants, un
immense sourire aux lèvres, jouent avec tout ce qu’ils trouvent,
s’interrompant juste à votre passage pour vous poser la question qui les
turlupine : « what’s your name ? ».
Notre travail à la fondation Virlanie, consiste à réaliser des fiches sous
Word pour l’enseignement à la fois de l’informatique, des mathématiques et de
l’anglais pour Magellan, un centre de soutien scolaire pour les jeunes des
rues allant de 6 à 18 ans. En plus de la réalisation de ces fiches, nous
remplaçons quelques volontaires pour dispenser nous-mêmes des cours à ces
enfants. Cette expérience restera pour nous très riche et surprenante tant ces
enfants manipulent les logiciels courants avec aisance ! Ils sont bien de la
génération de l’informatique, il n’y a pas de doute, même si la motivation
n’est pas toujours là !
Une autre tâche pour nous se révélera formatrice : nous passons une matinée à
aider Eric, un dermato français venu pour enrayer une crise de gale dans le
centre d’accueil des enfants des rues. Il faut parvenir à examiner tout le
monde alors que les entrées et les sorties dans le centre sont courantes et
que les enfants ne comprennent pas pourquoi ils doivent abandonner les beaux
habits, malheureusement sales, qu’ils ont eu tant de mal à « gagner » pour
d’autres moins beaux mais propres le temps de tout désinfecter. Il faut faire
preuve de patience et nous commençons à nous rendre compte que le barrage de
la langue va nous mettre de nombreux bâtons dans les roues : la langue est le
tagalog et l’anglais peu parlé… En une quinzaine de jours, Eric aura vu plus
de 450 personnes, tous les vêtements seront lavés, ainsi que tous les
oreillers, paillasses… Encourageant !
Notre travail pour l’association se finira par un coup de pinceau dans une
salle commune afin de redonner aux murs une deuxième jeunesse et par là,
améliorer le cadre de vie des enfants.
Sous les débuts de la grosse chaleur nous en profitons tout de même pour nous
balader dans Manille. C’est une agglomération immense où même les taxis n’en
connaissent pas la moitié. Mélange de bidonvilles où toute la vie se déroule
dehors, des buildings d’affaires où tout se décide derrière des vitres
teintées, de marchés où se mêlent des odeurs plus ou moins agréables, l’ancien
quartier espagnol où l’autochtone est le touriste, le quartier chinois et le
quartier restos-nightclubs chics… Manille est aussi une cacophonie de musiques
et de bruits : la folie des karaokés fait vibrer chaque bar et habitation au
son de chansons aussi bien philippines qu’américaines, le livreur de glaces
avec une musique rébarbative déambule sur son vélo, le vendeur d’œufs couvés
(embryon de canard à moitié formé !!) crie : « balluts » à chaque coin de rue
pour attirer les plus téméraires, le bruit de réacteur des pots d’échappement
troués des Jeepneys, sortes de grosses camionnettes bariolées servant de
transports en commun assomme le piéton…
Quand la fin de semaine arrive, nous nous laissons volontiers entraîner avec
quelques volontaires à Mindoro, une île plus petite pour échapper à la folie
de Manille. A 5h (bus et bateau) de la capitale, nous trouvons enfin le calme
absolu d’une plage de sable blanc sous les cocotiers, où seules les vagues et
les quelques femmes proposant des massages viennent interrompre votre sieste !
Le temps semble tourner au ralenti mais chacun y trouve son rythme : ballade,
farniente, plongée sous marine, massage… Le soir, les couleurs éclatent tel un
feu d’artifice : le rouge du coucher de soleil, le vert des palmiers, le bleu
de la mer…
Nous nous évadons une seconde fois de Manille pour ce qu’ils appellent la 8°
Merveille du Monde : les rizières en terrasse de Banaue (lire : Banaway).
Après une nuit de bus, où il ne vaut mieux pas regarder la route et la
conduite du chauffeur, et 2 heures de marche, nous arrivons dans un petit
village d’agriculteurs entouré de rizières. Les maisons sont toutes sur
pilotis ; les poules, les chiens, les cochons et les énormes buffles à cornes
cohabitent sur de petites parcelles, et notre Guest House offre un spectacle à
couper le souffle : un cirque naturel et majestueux dévoile les terrasses de
riz verdoyantes où quelques philippins et philippines, de l’eau jusqu’au
genoux, repiquent interminablement le riz. Un jeune garçon nous guide jusqu’à
des cascades au fond d’une vallée. En route, nous croisons le tournage d’une
publicité pour Pop Cola (Coca Cola local) qui a choisit ce cadre idéal et les
costumes traditionnels philippins pour sensibiliser son pays sur les vertus de
sa boisson gazeuses !
Les Philippines resteront pour nous un pays à la fois complexe et magnifique.
Complexe car ce pays asiatique recherche encore sa culture entre ses anciens
colonisateurs espagnols, les Etats-Unis si proches et si influents, et son
statut de pays asiatique ! Le barrage de la langue ne nous a pas aidé à percer
certains mystères ! Mais les Philippines semble aussi être le théâtre d’une
multitude de spectacles différents et grandioses (plages, montagnes, rizières,
barrières de corail…). Notre expérience avec les enfants des rues restera
gravée dans nos mémoires pour longtemps et influencera sûrement nos futurs
engagements. Un grand merci à Dominique Lemay de nous avoir fait partager sa
vocation, à tous les volontaires de Virlanie pour les agréables moments passés
avec eux, au staff philippin pour leur confiance, et tout particulièrement à
Caro pour son accueil si plaisant et chaleureux !
Prochaine destination : Vietnam…
Fab

vendredi, février 06, 2004

Newsletter 8: la derniere africaine…

Pour ce dernier mois en terre africaine nous nous sommes séparés pour pouvoir
nous acquitter au mieux de la tâche que nous nous sommes fixés vis-à-vis des
centres : pendant que Fabrice et Nicolas sont remontés à Parakou au nord du
Bénin afin d’implanter une pompe, Guenael est resté à Cotonou pour enseigner
la fabrication de celle-ci au centre Don Bosco et accueillir sa belle, venue
lui rendre visite pour un mois, le temps d’un stage au Centre Culturel
Français.
C’est pour cette raison que nous vous proposons ce mois-ci 2 recits d’aventure
: d’abord celle du sudiste Guenael, puis celle des nordistes Fabrice et
Nicolas. Conscients de la longueur d’un tel recit, libre donc a vous de
selectionner, de tout lire ou de ne rien lire !
Au sud a Cotonou…
Un mois complet pour visiter cette grande ville de Cotonou, voila qui semble
correct et nous nous en donnons a cœur joie ; tout d’abord le moyen de
locomotion : le plus approprie est sans aucun doute le « zemidjan » qui
signifie « conduis moi aussi vite que tu peux ». Ce sont de petits taxis-motos
reconnaissables a leurs conducteurs qui portent des chemises jaunes et souvent
des cache-nez qui leur evitent de respirer les genereux nuages de fumee bleue
que lachent leurs engins a chaque depart de feu ; lunettes de soleil
bienvenues pour se proteger les yeux, car apres chaque course il n’est pas
rare de recueillir une fine pellicule d’huile de vidange sur ses verres ! Si
les plans de Cotonou donnent l impression d une ville a l architecture
rigoureuse, il en est tout autre quand on se promene et je retrouve ce joyeux
foutoir qui rend les villes africaines si vivantes : vendeurs a la sauvette en
tout genre (proposant des gammes de produits allant du ventilateur à la
gaziniere, en passant par l antenne parabolique, le tout le temps d’un feu
rouge !), petits marches ou l on trouve des mangues savoureuses et des papayes
juteuses a souhait, des « tantis » proposant pour quelques centaines de francs
CFA (soit quelques francs français) leur cuisine locale epicee, des gardiens
somnolant devant les maisons ou se mesurant a l « awale »…
La semaine, je distille mes formations au centre Don Bosco ; helas l’atelier
etant trop charge, je ne peux amorcer la fabrication d une pompe et je me
contente de demonstrations et de cours tres academiques a grands renforts de
schemas au tableau ; si les eleves sont interesses, je ne sens toutefois pas
le meme engouement qu au nord Togo par exemple ou les jeunes sont plus
confrontes au probleme d eau que dans une ville comme Cotonou situee au bord
de la mer. Reste le role pedagogique de la pompe, permettant aux eleves de
voir un exemple interessant d utilisation du bois, qui pourra leur donner des
idees dans leur futur metier de menuisier. Cela me laisse donc le temps de
rencontrer des personnes susceptibles d etre interessees par notre action ;
ainsi nous rencontrons un soir Victor Tiollier, attache de cooperation, qui
nous raconte un peu son parcours atypique de cooperant au long court, et de me
renseigner sur le dedouanement de Celestine : je me fais promener de
ministeres des beninois de l exterieur en ministeres des affaires etrangeres
et en directions generales des douanes, l occasion de visites amusantes dans
des lieux qu on croit parfois abandonnes ! Tiens, non, j entends un doux
ronflement…
Les week-ends sont l occasion de fuir la pollution moite de Cotonou pour
decouvrir un peu les environs : les cites lacustres, apres une longue approche
en pirogue sur le lac Nokue, nous devoilent leur mode de vie traditionnel tres
lie a la peche ; magnifiques pecheurs qui elevent le lancer de filet a un
veritable art, et de non moins jolies maisons de bois sur pilotis, d’ou s
echappent des flots d’enfants venus saluer les « yovos » (blancs en langue
fon). Un tour a Porto Novo nous offre la vision d une ville au passe colonial
nettement plus marque dans l architecture de ses anciennes maisons de vendeurs
d esclaves portugais (d ou le nom de la ville en fait, reliquat du temps ou le
Benin etait une ancienne colonie portugaise), et de sa vieille mosquee
coloree. Son musee ethnographique nous explique le langage des masques, tantot
educatif, tantot moralisateur, et nous plonge en pleine croyance vodou,
religion mysterieuse mais encore pratiquee au Benin ! Une journee à Abomey,
ancienne cite royale du temps ou le pays s’appelait encore le Dahomey, nous
livre l epopee de rois dont certains n avaient pas hesite a pactiser avec les
portugais en fournissant genereusement des esclaves contre des canons ; les
symboles royaux, dans des dessins assez naifs et colores, expriment le
temperament du roi et des proverbes.
La cote le temps d un week-end nous a offert ses magnifiques plages bordees de
cocotiers et de paillotes de pecheurs, lieu idyllique et pourtant theatre du
pire commerce que l homme ait jamais fait : celui d esclaves ; la porte du non
retour a Ouidah, grande arche entre terre et mer, est la pour rappeler ce
terrible passe.
J’acheve donc avec le Benin la partie Afrique sur une belle note optimiste
pour tous les bons moments passes ici, la gentillesse spontanee des beninois
et leur sens de l accueil si touchant, avec de serieuses envie de revenir plus
tard ! Et je laisse la plume a mes deux acolytes…
Guenael
Et pendant ce temps au Nord…
Pour relier Cotonou a Parakou par la route, et pour mieux nous preparer à
l’ambiance scolaire dira-t-on, nous avons pris le chemin des ecoliers ! A bord
de Celestine, Laurent et Aurelien (cf. newsletter 7) nous accompagnent a la
decouverte de la reserve de Penjari. Ce parc, seul d Afrique de l Ouest a
avoir su preserver sa population ,est a la hauteur de sa reputation. Nous y
verrons de pres la faune africaine. (singes, elephants, buffles…)
Parakou… dans cette ville a l ambiance provinciale, seconde du pays, le sejour
promet d etre plein de rencontres moins anonymes que dans les grandes
capitales traversees jusqu a present. Nous y arrivons rodes par nos
experiences anterieures et accueillis en rois (comme toujours) par la
communaute salesienne et la population locale. Trois semaines a notre
disposition pour mener a bien notre mission. Notre objectif est triple : d
abord former les eleves de la section menuiserie du centre Don Bosco a la
fabrication de la pompe Valdes ; puis la fabriquer, ainsi que l eolienne, l
installer dans la cour afin de faire « vitrine » pour d eventuels futurs
clients ; enfin prospecter et faire connaitre le mecanisme aux partenaires
potentiels pour une commercialisation future. C’est parti !
Fabrice reste cloue au lit pendant 3 jours… On craint le palu, ça sera en fait
une salmonellose. Remis de ses emotions, il vient me rejoindre au centre pour
la formation. Alors que je continue a la menuiserie, il s’investi a l atelier
de construction metallique pour la partie eolienne. Nous repartir le travail
permet de gagner en efficacite et de preserver l independance de chacun.
Le contact avec les eleves du centre est tres fort. Il faut dire qu ils sont
peu nombreux par classe (10 en menuiserie par exemple). Ce petit nombre est
tres bien pour fabriquer la pompe sans se gener et permet en plus un contact
privilegie avec chacun. Au bout d une semaine, tous desirent nous convier chez
eux, pour nous presenter a leur famille, nous faire decouvrir leur quartier ou
meme les specialites culinaires du coin… C’est ainsi que nous nous retrouvons
un soir chez Leon, devant une assiette de viande grillee ou l on distingue
encore bien la forme de la bete… c est un rat ! Apres nos matinees passees au
centre, les apres midis (qui suivent la traditionnelle sieste africaine !) se
repartissent entre temps libre, rencontres de partenaires locaux pour
promouvoir la pompe, retrouvailles avec des eleves ou d autres amis rencontres
par hasard.
Jean Claude est l un d entre eux. C’est un zemidjan (un des taxis-motos dont
parle Guenael plus haut) avec qui nous avons sympathise. L’ayant interpellé un
jour dans la rue pour une course, il avait voulu me faire payer le prix fort !
je m etais offusque, le traitant d escroc, furieux contre lui. Ayant revu ses
tarifs à la baisse, j’avais fini par accepter de monter sur sa becane «
Janshie » (marque chinoise tres presente au Benin. Une de plus !... qui
confirme l importance grandissante de la presence chinoise en Afrique de l
ouest). A force de nous recroiser dans les vons (rues en terre) poussiereux de
la ville, nous sommes devenus bons copains et nous sommes retrouves
regulierement par la suite, contents d echanger sur nos vies si differentes,
sans qu aucun sentiment d envie de sa part ne vienne biaiser nos relations.
C est un exemple typique de la vie chaleureuse de Parakou. On y revoit les
gens deja croises et, le temperament africain aidant, tout le quartier finit
par nous connaitre au bout d’une semaine. « Bonjour ! Bonne arrivee ! Bonne
assise ! Et le travail ? Et la sante ? Et ton second, ou est-il ? »
Connaissant tout de nos moindres faits et gestes, les passants se preoccupent
du sort des 2 yovos (blancs) fraichement arrives dans le quartier, qu ils se
doivent de bien accueillir.
Cote diffusion commerciale de la pompe, les gens se montrent egalement
generalement tres attentifs. Ainsi, nous rencontrerons successivement la
direction de l hydraulique du Borgou, les peres salesiens de Kandi,
specialises dans le forage des puits, un chercheur beninois ayant fait sa
these sur l energie eolienne au Benin, un meteorologue, les membres de la
section hydraulique de Caritas et les freres des campagnes, installes dans une
ferme experimentale a la sortie de Parakou, qui risque bien d etre le lieu d
une prochaine implantation de pompe, cette fois-ci entierement realisee par
les beninois seuls… (A suivre…)
Au fil des jours, la pompe avance (nous aurons meme le temps d en commencer
une deuxieme version), l eolienne se dresse autour du puits, la transmission
est arrimee. C’est de cette derniere que viendra le probleme final, nous
empechant de voir l ensemble du mecanisme fonctionner : nous avons
malencontreusement tordu une tige lors du montage. Notre depart etant fixe
pour le lendemain, il est trop tard pour la changer. Mais nous avons
confiance. Le corps enseignant est motive et sera tres capable de finaliser la
chose seul. Le sort des pompes Valdes est donc a present entre les mains de
Don Bosco, qui a toutes les clefs (plates, a pipes et a cliquets !...) en
mains pour les faire fructifier… Reste a trouver des clients, sur un marche
qui semble bien present. (Meme si les performances, theoriquement bonnes avec
le peu de vent dont dispose la region, restent a confirmer pour valider la
solution eolienne comme source d energie).
Le lendemain, nous voyons s eloigner Parakou depuis le vieux train lent qui
descend jusqu a Cotonou. Nombreuses haltes, vendeuses d ignames aux fenetres a
chaque arret… nous decouvrons l exotisme d un tel mode de transport en
Afrique. Quitter notre cercle d amis fut d autant plus difficile que nous y
etions reste 3 semaines. Tel est le sort du routard ! « La route m’appelle et
m’attire… ».
En terme de resultats, le bilan de la mission au Benin est plutot positif.
Nous considerons le fait de ne pas avoir vu la pompe refouler sous nos yeux a
Parakou comme un semi-echec. Mais vu le bon niveau technique du centre couple
a la debrouillardise ambiante, ce n est pas trop preocuppant pour la suite. Si
le centre Don Bosco sait entierement fabriquer la pompe et que le cote
technique ne posera pas de probleme pour l avenir, c est plutot le cote
diffusion, publicite et commerce ou nous attendons de voir les resultats. Il
suffirait que quelques uns soient satisfaits du mecanisme pour que le model de
la pompe soit copie et diffuse largement. A defaut, si la demande se fait
ressentir, pourquoi ne pas envoyer un jour une deuxieme equipe sur le terrain
?...
C est sur cette bonne note finale que nous quittons le continent ; la page
africaine se tourne. 4 mois et demi qui resteront dans nos cœurs, que nous ne
sommes pas prets d oublier et qui risquent bien de changer pas mal de choses
dans notre future facon de voir les choses…
Nicolas.